Pommier pink lady à planter : le guide complet pour une récolte réussie

Qu'est-ce qui rend le pommier pink lady (cripps pink) si unique ?

Avant de mettre les mains dans la terre, comprenons ce qui fait la spécificité de cet arbre. Le nom officiel de la variété est "cripps pink". "pink lady®" est en réalité la marque commerciale des pommes de la meilleure qualité issues de cet arbre.

Né d'un croisement entre un pommier golden delicious et un lady williams en australie, le pommier cripps pink a hérité du meilleur de ses parents. Il se distingue par :

• une floraison tardive : il fleurit généralement en avril, ce qui le protège souvent des dernières gelées printanières.
• une récolte très tardive : c'est l'un des derniers pommiers à être récolté, entre fin octobre et novembre. Ce long mûrissement sur l'arbre lui permet de développer sa couleur rose caractéristique et sa saveur complexe.
• des besoins en chaleur : pour bien mûrir et développer son taux de sucre, il a besoin d'un automne long et ensoleillé. Il est donc particulièrement adapté aux régions bénéficiant d'une belle arrière-saison.
• une excellente conservation : une fois cueillies, les pommes pink lady se conservent plusieurs mois dans de bonnes conditions.

Choisir le bon plant de pommier pink lady : scion, gobelet ou palmette ?

En pépinière, vous trouverez des pommiers sous différentes formes. Le choix dépend de votre projet et de votre patience.

• le scion : c'est un jeune arbre d'un an, constitué d'une simple tige. C'est l'option la plus économique. Elle vous permet de former l'arbre exactement comme vous le souhaitez (en gobelet, en cordon, en palmette...). C'est le choix idéal pour les jardiniers patients et ceux qui veulent maîtriser la structure de leur arbre.
• le gobelet (ou demi-tige) : c'est un arbre de 2-3 ans déjà pré-formé avec un petit tronc et 3 à 5 branches charpentières. La mise à fruit est plus rapide qu'avec un scion. C'est le format le plus courant et le plus simple pour les jardins d'amateurs.
• la palmette : c'est une forme plate, idéale pour être palissée contre un mur ou une clôture. Parfait pour les petits jardins ou pour créer des séparations végétales.

notre conseil : pour un premier pommier dans un jardin de taille standard, le format en gobelet est un excellent compromis entre coût, facilité d'entretien et rapidité de production.

Quand planter un pommier pink lady ? La saison idéale pour réussir

La période de plantation est déterminante pour la bonne reprise de l'arbre. Deux fenêtres sont possibles :

1. la plantation d'automne (recommandée) : de fin octobre à début décembre. Planter à la sainte-catherine ("tout bois prend racine") est un excellent repère. Le sol est encore chaud, ce qui permet à l'arbre de développer de nouvelles racines (le chevelu racinaire) avant l'hiver. Il sera ainsi mieux armé pour démarrer sa croissance au printemps.
2. la plantation de fin d'hiver/début de printemps : de février à avril, hors période de gel. C'est une option viable, mais elle demande un suivi plus rigoureux de l'arrosage durant le premier été, car l'arbre n'aura pas eu le temps d'établir un système racinaire profond.

Préparation du sol : l'étape cruciale avant la plantation de votre pommier

Le pommier pink lady apprécie les sols riches, profonds et surtout, bien drainés. Il redoute l'eau stagnante qui peut asphyxier ses racines.

• analysez votre sol : est-il lourd et argileux ? Léger et sableux ? Un bon test consiste à prendre une motte de terre humide dans votre main. Si elle forme une boule compacte, elle est argileuse. Si elle s'effrite, elle est sableuse.
• améliorez le drainage : si votre sol est lourd, incorporez du sable grossier, du gravier ou du compost bien mûr au fond du trou de plantation pour améliorer l'évacuation de l'eau.
• enrichissez la terre : le pommier est un arbre gourmand. Préparez un mélange riche en mélangeant la terre de votre jardin avec du compost de bonne qualité, du fumier bien décomposé ou un terreau de plantation.

Guide pratique : planter votre pommier pink lady en 7 étapes

Vous avez votre arbre, l'emplacement est choisi, la terre est prête. Au travail !

Étape 1 : le pralinage des racines (pour les arbres à racines nues)

Si vous achetez un arbre à racines nues (fréquent en automne), il est essentiel de les réhydrater. Taillez légèrement le bout des plus grosses racines puis plongez-les pendant une heure dans un "pralin", un mélange boueux d'eau, de terre de jardin et de fumier. Cela favorise le contact entre les racines et la terre et stimule la reprise.

Étape 2 : creuser le trou de plantation

Voyez grand ! Le trou doit être au moins 50% plus large et plus profond que la motte ou le système racinaire de l'arbre. Visez environ 60-80 cm de large et de profondeur. Cela ameublit la terre autour et facilite l'expansion des futures racines.

Étape 3 : amender la terre

Mélangez la terre extraite du trou avec du compost ou du fumier (environ 1/3 d'amendement pour 2/3 de terre). Vous pouvez aussi ajouter une poignée de corne broyée, un engrais organique à libération lente.

Étape 4 : installer le tuteur

Il est crucial de placer le tuteur avant l'arbre pour ne pas endommager les racines. Enfoncez-le solidement dans le sol, du côté des vents dominants. Pour un arbre en gobelet, le tuteur doit arriver juste en dessous des premières branches.

Étape 5 : positionner l'arbre

Placez une couche du mélange de terre enrichie au fond du trou. Positionnez votre pommier bien droit, à côté du tuteur. Le point de greffe (le bourrelet à la base du tronc) doit impérativement se trouver 5 à 10 cm au-dessus du niveau final du sol. S'il est enterré, l'arbre pourrait s'affranchir (développer des racines depuis le greffon), perdant les bénéfices du porte-greffe.

Étape 6 : reboucher et tasser

Remplissez le trou avec le reste de votre mélange de terre. Tassez légèrement avec le pied au fur et à mesure pour éliminer les poches d'air et assurer un bon contact entre la terre et les racines.

Étape 7 : l'arrosage initial et le paillage

Formez une cuvette d'arrosage autour du tronc. Arrosez abondamment, même s'il pleut (au moins 15-20 litres d'eau). Cet arrosage permet de bien tasser la terre. Enfin, attachez le tronc au tuteur avec un lien souple (en 8 pour ne pas blesser l'écorce) et paillez généreusement le pied de l'arbre avec des feuilles mortes, de la paille ou du brf (bois raméal fragmenté) pour conserver l'humidité et limiter les mauvaises herbes.

L'entretien essentiel après la plantation de votre pommier

• arrosage : la première année est cruciale. Arrosez régulièrement (une fois par semaine) d'avril à septembre, surtout en l'absence de pluie. Un bon arrosage vaut mieux que plusieurs petits.
• taille de formation : les premières années, une taille légère en hiver permet de former une structure solide et aérée. Le but est de sélectionner les branches charpentières et d'éliminer celles qui se croisent ou vont vers l'intérieur.
• fertilisation : apportez une couche de compost au pied de l'arbre chaque automne pour nourrir le sol.

Pollinisation du pommier pink lady : un partenaire pour fructifier

C'est un point essentiel : le pommier pink lady n'est pas autofertile. Pour obtenir des fruits, il a besoin du pollen d'une autre variété de pommier compatible, plantée à proximité (dans un rayon de 50 mètres).

les meilleurs pollinisateurs pour le pink lady sont :

• Reine des reinettes
• Golden delicious
• Granny smith
• Gala
• Fuji

Si vos voisins n'ont pas de pommiers, il est indispensable d'en planter un deuxième.

Protéger votre jeune pommier des maladies et ravageurs

Un arbre bien planté et bien nourri est plus résistant. Surveillez néanmoins l'apparition des problèmes courants :

• la tavelure : des taches brunes sur les feuilles et les fruits. Favorisée par l'humidité. Aérez bien l'arbre à la taille et pulvérisez de la bouillie bordelaise en préventif à la chute des feuilles et au débourrement.
• l'oïdium : un feutrage blanc sur les feuilles. Pulvérisez du soufre si nécessaire.
• les pucerons : ils s'attaquent aux jeunes pousses. Favorisez la présence de leurs prédateurs naturels (coccinelles) ou pulvérisez une solution de savon noir.

Conclusion : À vous les délicieuses pommes pink lady du jardin !

Planter un pommier pink lady est un projet gratifiant qui vous connecte au rythme des saisons. Comme nous l'avons vu, la réussite ne tient pas au hasard mais à une succession de gestes simples et réfléchis : le choix d'un bon plant, une plantation soignée dans un sol préparé, et un minimum d'attention les premières années.

N'oubliez pas son besoin essentiel : un compagnon pollinisateur pour assurer une belle fructification. Avec ces conseils en poche, vous êtes désormais prêt à vous lancer. Imaginez la satisfaction de cueillir vos propres pommes, de les partager avec vos proches et de savourer le fruit de votre travail. Alors, n'hésitez plus, et offrez une place de choix au pommier pink lady dans votre jardin !